CALEB OU LA MISOGYNIE A L'ETAT PUR.

Il fait nuit. Une jeune fille court, paniquée et haletante, à travers une forêt, non loin de Sunnydale. On la poursuit. Les bringers ne sont qu'à quelques mètres d'elle, prêts à lui trancher la gorge.
On le sait maintenant, c'est une autre potentielle, une autre « petite fille » sans histoire devenue la cible du mal, la Force.

Elle aperçoit une route à travers les arbres et bientôt un pick-up déboule devant elle. Elle supplie le chauffeur de s'arrêter, et grimpe dans son véhicule.
Voilà notre homme. Caleb, un prêtre.

La jeune fille, reprend son souffle, elle semble rassurée.
Caleb : et bien Shannon est-ce que tu peux me dire pourquoi ces fous en avaient après toi ?
Shannon : je n'en suis pas sûr
Caleb : bien, n'as tu jamais pensé que peut-être ils te pourchassaient parce que tu es une putain?
Le visage de la jeune fille redevient grave.
Shannon : Quoi ?
Son cœur s'accélère.
Caleb: Maintenant, je sais ce que tu penses. Un prêtre qui crache son venin sur la putain de Babylone. Ce n'est pas mon genre. Je ne suis pas là pour te sermonner. Je veux dire, de quoi est-il question ? Mes mots glissent juste jusqu'à tes oreilles. Il n'y a rien d'autre.
Shannon se crispe de plus en plus.
Caleb : Ta tête est tellement pleine de déchets qu'il n'y a aucune place pour les paroles de la vérité. Eh bien, tu sais ce que tu es, Shannon ? Sale.

Le prêtre plantera la jeune femme d'un coup de couteau dans le ventre et la balancera sur la route. Elle deviendra son « messager de la mort », chargée d'apprendre à Buffy que la guerre est imminente. Caleb détrône alors la Force en tant que Big Bad de la saison et Buffy comprend vite que pour supprimer « le premier », il faudra se débarrasser de son second, Caleb, misogyne, sociopathe et arrogant prêtre-tueur.
L'affaire semble plus compliquée que prévue.

Caleb : Oh, regarde, les choses ne se passent pas exactement selon ton souhait, alors voilà les larmes. N'est-ce pas exactement comme les autres femmes ?

Après cette petite présentation de notre ami « the reverend I-hate-women » pour reprendre les termes de Xander, nous allons nous intéresser au fondement de « l'église » de Caleb, son dédain exacerbé à l'égard de la gente féminine. Vous verrez aussi l'intérêt de le comparer avec la place accordée aux femmes dans l'église catholique. Ensuite, nous nous focaliseront sur la relation qu'entretient la force avec son « vaisseau », qui causera la perte de ce dernier et corrélativement la victoire des tueuses.

I) La place des femmes dans « l'église » de Caleb

1) Caleb et le péché originel.

Caleb se réfère souvent à la tradition biblique et principalement à l'Ancien Testament. Son hostilité envers les femmes se fonde inévitablement sur la Genèse III.

Dieu créa Adam puis Eve de la côte de ce dernier. Alors que Dieu avait interdit à Adam et Eve de gouter au fruit de l'Arbre de la connaissance du bien et du mal, le serpent tenta Eve qui ne pu résister au fruit défendu. Elle en offrit à son mari et tout deux prirent conscience du bien et du mal. Ils se rendirent compte de leur nudité et se firent des ceintures avec des feuilles de figuier. Dieu les chercha puis comprit qu'ils avaient mangé de l'arbre :

3.12 L'homme répondit: La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé.
3.13 Et l'Éternel Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit: Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.
3.16 Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.
Dieu chassa alors Adam et Eve du jardin d'Eden, parents de Caien et Abel.

Dans l'épisode Dirty Girls (7x18), première apparition de notre “creepiest priest”, Caleb reprend toute l'histoire du péché originel en attirant Buffy jusqu'à lui. Caleb devient le serpent, se sert de Shannon comme intermédiaire et lui murmure à l'oreille l'objet de la tentation. Comme Eve, Buffy ne saura pas ce qui l'attend. Et comme Eve elle sera chassée de sa maison par ceux qui lui reprocheront d'avoir cédé à la curiosité.

The First : Et qu'est-ce qui te rend si sur qu'elle viendra?
Caleb: la curiosité. Le premier péché de la femme. Je lui ai offert une pomme. Que peut-elle faire d'autre que la prendre ?

Caleb : Il y avait une femme, et elle était infecte comme toutes les femmes, parce que la côte d'Adam était sale- tout comme Adam lui-même - tout comme lui, mais humain.

Buffy croquera donc la pomme à pleine dent lorsque Caleb affirmera qu'il détient quelque chose qui lui appartient. Tandis que les garçons de la bande, au contraire, feront preuve de prudence.
Giles : Et tu es certaine que c'est le meilleur plan de bataille? Tu ne sais même pas ce que cet homme a à toi... S'il a vraiment quelque chose.
Buffy : Ça peut être une fille, une potentielle essayant de nous rejoindre.
Giles (VO) : Ça peut-être une agrafeuse
Buffy : J'y vais dans tous les cas
Spike : Ça se pourrait que ce soit exactement ce qu'il veut que tu fasses... Le piège classique.
Alex : Un inconnu arrive en ville, disant qu'il a quelque chose à toi. Buffy, ça sent le piège à plein nez.

Si on récapitule : la femme rongée par la curiosité, souillée par le péché, ne peut que succomber à la tentation. Plus encore, dépourvue d'âme, elle détourne l'homme du bien et l'entraine vers les ténèbres.
Dur...

Caleb : Tu as aimé mon petit message ? Tu sais, j'ai ruiné un superbe couteau sur cette fille. Son sang a tout sali.

Voyons voir ce qu'en pense l'Eglise catholique.

2) La place des femmes dans l'Eglise catholique.

Le premier point sur lequel je vais m'intéresser est un élément crucial dans le buffyverse puisqu'il concerne la notion d'âme.
Il y a dans l'Eglise catholique une légende selon laquelle un concile aurait été nécessaire pour reconnaitre que les femmes ont une âme. Le concile de Mâcon n'aurait reconnu l'existence d'une âme chez la femme qu'à une majorité d'une ou trois voix.

Cette légende trouve son origine dans une erreur d'interprétation du second concile de Mâcon en 585. Johanne Leyser nous explique :
« Parmi les saints pères [du concile], il y en eut un qui défendit l'idée que les femmes ne pouvaient pas être appelées des êtres humains. L'affaire parut si importante qu'on la débattit publiquement en présence de Dieu, et ce ne fut qu'après de vives et nombreuses controverses que l'on conclut que les femmes étaient de l'espèce humaine.»

Grégoire de Tours nous rapporte la suite des débats :
« Pendant ce synode un des évêques se leva pour dire qu'une femme ne pouvait être dénommée homme ; mais toutefois il se calma, les évêques lui ayant expliqué que le livre sacré de l'Ancien Testament enseigne qu'au commencement, lorsque Dieu créa l'homme, “il créa un mâle et une femme et il leur donna le nom d'Adam”, ce qui signifie homme fait de terre, désignant ainsi la femme aussi bien que le mâle : il qualifia donc l'un et l'autre du nom d'homme. »

La légende a subsisté pendant très longtemps même s'il ne fait aucun doute aujourd'hui qu'elle ne reste que du fantasque. L'Eglise n'aurait jamais douté de l'humanité de la femme.
Caleb semble pourtant rejoindre la pensée de Louis Julien Larcher :
« En 585, dans un concile tenu à Mâcon, un évêque mit en doute que la femme appartînt à l'espèce humaine. Quant à lui, il pensait que dans tous les cas, si elle en faisait partie, elle était, au moins, d'une nature fort inférieure à l'homme. Plusieurs séances furent employées pour discuter sur ce point. Les avis étaient partagés. Cependant, à la fin, les partisans du beau sexe l'emportèrent, et par galanterie sans doute, messieurs les évêques voulurent bien décider que la compagne de l'homme faisait partie du genre humain.»

Caleb à Shannon: je ne te blâme pas. Tu es née sale, née sans âme. Née avec cette grande gueule qui ne fait que s'ouvrir, suçant la moelle des hommes. Ça me fait vomir rien que d'y penser.

Pourtant : « Il n'y a ni esclave ni homme libre ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus. » énonce l'épitre de Paul (Ga 3:27-28)
Et refuser l'existence de l'âme chez la femme irait à l'encontre même des cultes des saintes comme Marie de Nazareth ou de martyrs comme Agnès de Rome ou Agathe de Catane.

Mais d'un autre côté, le catholicisme maintient la soumission de la femme à l'homme dans le cadre du mariage. L'inégalité aurait donc lieu entre mari et femme. L'Eglise se fonde sur le pater familias, l'assimilation du mari au chef de famille qui subsistera d'ailleurs partiellement en droit français jusqu'à la seconde moitié du XXème siècle. ( « le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son mari » disposait l'article 213 du code Napoléon en 1804)
L'Eglise s'en remet à plusieurs textes, notamment l'épitre de l'apôtre Paul de tarse précité qui préconise aussi la soumission de la femme à son époux, tout en recommandant à ce dernier de l'aimer comme un autre soi-même :

« Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur ; en effet, le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses ». Épître aux Éphésiens 5.22 à 5.28

Mais voilà, après mon petit exposé, je dois souligner quelque chose d'important. Préparez vous :
Caleb ne croit pas en Dieu.
Alors pourquoi se réfère-t-il à la Bible ?

The First : Est-ce que tu crois que je suis Dieu ?
Caleb : certainement pas. Je suis au dessus de tels concepts.
The First : mais tu portes toujours la tenue.
Caleb : un homme ne peut tourner le dos à son passé. En plus le noir amincit, tout le monde sait ça.

Il affirme même n'avoir jamais été prêtre.
Caleb à Shannon : appel moi Caleb. Je n'ai jamais été le père de qui que ce soit.

Explication : Caleb est un imposteur, un sociopathe, un serial killer dont le schéma de meurtre consiste à porter la robe, attirer les jeunes filles avec de beaux sermons pour jouer ensuite avec elle. Les références bibliques c'est juste un genre qu'il se donne, et si elles encensent sa misogynie tant mieu... Mais le curé n'en aura plus pour très longtemps.

II Caleb : du règne à la castration.

The first: toutes ces filles... elles t'ont suivit volontairement. Tu les as piégées.
Caleb: je leur ai juste dit la vérité. Quant au fait qu'elles me suivent, et bien il semble que c'est ce qu'elles font le mieux.

1) le traquenard de la Vérité.

Avant d'être le disciple de la Force, Caleb était son propre maitre. Un meurtrier dissimulant ses méfaits derrière la robe rassurante du prêtre. Mais comment faisait-il ? Attirer les filles comme des mouches au vinaigre, pour leur balancer du Raid juste après (oulà faut que j'arrête mes images moi...) c'est quand même bien fino. Mais alors quelle est cette arme suprême ?

Caleb (debout dans l'ombre) : Tu cherches quelque chose, jeune fille ? Qu'est-ce que cela peut être ?
Fille : Oh. (Elle sourit gentiment) Vous. Je vous cherchais.
Caleb: Vraiment ?
Fille: Je vous ai entendu parler ce soir. Sermoner. J'ai senti vos mots s'infiltrer en moi.
Caleb : Et bien, la vérité est comme une épée, n'est-ce pas, jeune fille ? Elle s'ancre profondément
Fille: Oui.
Caleb : Les mots que j'utilise ont du pouvoir sur eux. Un pouvoir. Ils ne sont pas de simples mots,...ils sont la vérité.
Fille : Ils m'ont amenée ici.
Caleb : Ils t'ont appelée. Tu sais pourquoi ? Parce que tu es humaine. (Il marche lentement autour d'elle) Tu as tes faiblesses. Une femme a les siennes. Un homme a les siennes. Toute notre race peut-être terriblement faible... (Il marche dans l'ombre) C'est pour cela qu'on recherche la force, le pouvoir.
Fille: Ce n'est pas mal d'être attiré par le pouvoir, si ? Elle le suit dans l'ombre.
Caleb: Oh non, mon enfant. Ça ne l'est pas...
Il la tue
Caleb : C'est juste humain.

La vérité. Caleb se sert de la vérité pour tuer ses victimes. Mais pourquoi a-t-elle un tel pouvoir? Tout ça semble bien abstrait. Augustin d'Hippone peut peut-être nous aider :
« Augustin d'Hippone voit la Vérité comme l'expérience ultime de la vie spirituelle. Pour lui, il n'y a pas de « communication horizontale » entre les hommes. Le dialogue se joue non pas à deux, mais à trois. Toute communication authentique est « triangulaire » : toi, moi, et la Vérité qui nous transcende tous les deux, et dont nous sommes, toi et moi, les « condisciples ».
Parmi les ouvrages d'Augustin, Le Maître[17] est l'un des plus révélateurs de sa pensée. Il y développe une thèse récurrente jusqu'à la fin de sa vie. « Lorsque les maîtres ont exposé par les mots toutes ces disciplines qu'ils font profession d'enseigner, y compris celle de la vertu et de la sagesse, alors ceux que l'on appelle des disciples examinent en eux-mêmes si ce qui a été dit est vrai, en regardant, cela va de soi, la Vérité intérieure selon leurs forces. C'est alors qu'ils apprennent ; et lorsqu'ils ont découvert intérieurement qu'on leur a dit la vérité, ils louent les maîtres, sans savoir qu'ils louent des enseignés plutôt que des enseignants, si toutefois ceux-ci ont le savoir de ce qu'ils disent. Mais les hommes se trompent en appelant maîtres des gens qui ne le sont pas. » »

Caleb fait figure de maitre pour ces jeunes filles. Elles sont comme hypnotisées par la vérité, et comme Ulysse au chant des sirènes, succombent à l'appel de leur assassin.
Mais il semble que dans le buffyverse, sa vérité ait un adversaire de taille. Le pouvoir, la force des tueuses. C'est bien parce que Buffy a décidé qu'il était temps de devenir forte, après sa nuit avec Spike, pour elle-même puis l'ensemble des tueuses, qu'elles a remporté la victoire.

Caleb à la Shannon (potentielle) : Ta tête est tellement pleine de déchets qu'il n'y a aucune place pour les paroles de la vérité. Eh bien, tu sais ce que tu es, Shannon ? Sale.

Mais alors que représente la vérité pour Caleb ? The First manifestement.

Caleb à la Force: Il y avait une femme, et elle était infecte comme toutes les femmes, parce que la côte d'Adam était sale- tout comme Adam lui-même - tout comme lui, mais humain. Mais cette fille, elle était emplie de ténèbres, de désespoir et pourquoi ? Parce qu'elle ne savait pas. Elle ne pouvait voir. Elle ne savait pas la bonne nouvelle, la gloire qui arrivait. Que ce serait toi. Que le royaume, le pouvoir et la gloire seraient à toi, maintenant et pour toujours. Il suffit que tu te montres, elles te suivront.
Parce qu'elles l'ont suivit elle (Buffy) et tout ce qu'elles doivent faire c'est un pas de plus et je les tuerai. Tu vois ? Je t'avais dit que c'était une fin heureuse.

Caleb est persuadé que, tout comme ses victimes ont suivit sa vérité, les tueuses s'inclineront devant la Force, la Vérité même. La relation entre Caleb et la Force se mouvra rapidement de l'admiration à la passion.

2) Admiration pour la Force.

Pour Caleb, « the Fist » est Vérité. Il assimile aussi la Force au péché lui-même dans l'épisode « Touched » (7x20)

Caleb : Eh bien, ça me laisse perplexe. Je veux dire, ils sont juste... eh bien, ils sont à peine plus que des animaux, se nourrissant de la chair des uns des autres. C'est écoeurant. Mais vous... vous êtes partout. Vous êtes dans le cœur des petits enfants, vous êtes dans l'âme des riches, vous êtes le feu qui fait que les gens tuent et haïssent. Le feu qui purifiera les faiblesses du monde. Ce ne sont que des pécheurs, vous être le péché.

Caleb est comme fasciné par la puissance de la Force qui guide le comportement des humains. Tous ils sont soumis à son pouvoir, tous des robots, tous des moutons. Les humains ne sont pas dignes de Caleb, lui veut rester au plus proche « du premier », de la vérité. Il n'y a rien qui ne les intéresse en eux, il n'y a qu'avec la Force qu'il veut « fusionner ».

Caleb à Shannon : C'est le moment ou tu me proposes de faire tout ce que je veux ? Je vais être clair- il n'y a rien en toi que je veuille explorer.

Petit à petit, la Force et son disciple rentrent dans une sorte de jeu séducteur, au plus grand plaisir de Caleb. Alors que les couples du scooby s'offrent un dernier moment de bonheur à la veille de Chosen, Caleb fusionnera avec son « premier ».

The First : je les envie. N'est-ce pas étrange ?
Caleb : vous êtes en moi. Vous m'avez donné la force qu'aucun homme ne peut avoir.
The First : Tu es le seul homme assez fort pour être mon vaisseau. Et je sais que tu me ressens mais... Je sais pourquoi ils s'agrippent les uns aux autres. Pour sentir. Je veux sentir. Je veux mettre mes mains autour d'un cou innocent et le sentir craquer.
Caleb: Amen.

Bientôt, nos deux représentations du mal deviendront si proches qu'ils formeront presque un petit couple :
The First : Ta force s'affaiblit. Ça fait un certain temps qu'on n'a pas... fusionné.
Caleb : Peut-être que vous avez raison. Okay. Faisons-le. Il ferme ses yeux, se préparant mentalement.
The First: jeune homme, tu sais comment plaire à une fille. Pas de fleurs, pas de dîner, pas de tour du propriétaire. Juste "Okay, je suis prêt. Faisons-le." Aide-moi. Mes genoux ne me portent plus.
Caleb : Ecoutez ce que vous dites. Vous commencez à parler comme elle. C'est une expérience sacrée pour moi.
The First : Et pour moi aussi. Ecoute, quand tout sera prêt, que notre armée jaillira pour balayer le monde, je pourrais entrer dans les corps de chaque homme, femme et enfant de cette terre, tout comme j'entre en toi.
Caleb : Essayez-vous de me rendre jaloux ?

La romance ne durera pas. Caleb décevra la Force lorsqu'il faillira devant Buffy après qu'elle ait repris confiance en elle.

3) êtes-vous prêtes à être fortes ?

C'est une véritable ascension. Tout commence dans l'épisode « Empty Places » (7x19) Dans une pièce secrète d'une mission près de Gilroy, Spike et Andrew trouvent la prophétie qui mènera Buffy à la victoire :
Non tibi est. Ei solae tractare licet. « Ce n'est pas pour vous. C'est à elle de la brandir ».

C'est la fin pour Caleb. Et histoire de bien marquer le coup, clouer enfin le bec à ce fou misogyne, Whedon oblige Buffy à l'éliminer 2 fois :

Buffy vient de mettre Caleb à terre et savoure ses retrouvailles avec Angel. Mais le monstre se relève, et les yeux suitant le fluide immonde de la Force, il s'exclame :
Caleb : Tu es prête à en finir, salope ?
Buffy: Okay je vais devoir te tuer combine de fois moi? Un chiffre approximatif ?
Caleb: Quelle idiote. Tu ne m'arrêteras jamais. Tu n'as pas les cou...
Buffy fait tournoyer la faux autour d'elle puis la plante dans l'entre-jambe du prêtre. D'un même geste, elle le tranche jusqu'au sommet du crane.
Buffy: Qui en a de nos jours? (VF: On est à égalité là-dessus)

Quel soulagement ! Qu'on ose dire que BTVS n'est pas une série féministe lorsque le méchant est un porc machiste et que l'héroïne fini tpar lui couper les *bip*. Whedon pousse presque jusqu'à la caricature !
Après quoi tout s'enchaine :

Buffy : Je viens juste de réaliser quelque chose. Quelque chose qui ne m'était encore jamais venu à l'esprit. On va gagner.

Buffy renversera toute la prophétie des tueuses et les hommes de l'ombre aussi auront droit à leur mise à pied.

Buffy: Alors voilà le moment où vous faites un choix. Et si vous pouviez avoir ce pouvoir... maintenant ? À chaque génération, une Tueuse est née parce qu'une poignée d'hommes qui sont morts des milliers d'années auparavant ont édicté cette règle. À partir de maintenant...
Une jeune fille, une batte de base-ball à la main, se met en place pour frapper la balle...
Buffy : ... chaque fille dans le monde qui pourrait être une Tueuse...
Une fille s'appuie contre un casier, goutant pour la première fois au pouvoir des tueuses.
Buffy : ... sera une Tueuse. Une jeune fille s'effondre sur le plancher, emportée par l'énergie...
Buffy : Chaque fille qui pourrait avoir le pouvoir...
Une fille se lève de table en se tenant la tête...
Buffy : ... aura le pouvoir.
Un père lève la main pour frapper sa fille, mais celle-ci lui bloque le bras et se relève, le regard dur...
Buffy : Qui pourra se lever... se lèvera. Des Tueuses...
La fille qui s'apprête à frapper la balle a un sourire confiant, sentant sa force en elle...
Buffy : ...chacune d'entre nous. Faites votre choix. Êtes-vous prêtes à être fortes ?

Je terminerai sur les paroles de Basile de Césarée:
« Et Dieu créa l'Homme à son image », suppose que la femme objecte : « L'Homme ! En quoi cela me concerne-t-il ? C'est le mari qui a été créé (...) ». Et Basile répond : « Eh non ! pour que personne, par ignorance, ne prenne l'expression 'homme' pour le seul sexe masculin, l'Écriture a ajouté : 'Homme et femme il les créa.' (...) Que la femme ne dise pas : ' je suis faible'.
La faiblesse est le fait de la chair; dans l'âme réside la force. »

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